L’exemple de la Norvège
« Paradis des modèles zéro émission, le royaume de Norvège pourrait néanmoins rencontrer quelques difficultés à réaliser son ambitieux objectif qui est, rappelons-le, de faire en sorte que toutes les voitures neuves vendues à partir de l’année prochaine soit 100 % électrique. Explications.«
Auto Moto ; Article publié le 01/02/2024
Un marché auquel la plupart des voitures neuves vendues sont 100 % électrique et ne rejettent pas le moindre gramme de CO2 à l’usage, une simple utopie pour le moment ? Non, la Norvège constitue en cela un très intéressant cas d’école, un modèle dont certains souhaiteraient très certainement s’inspirer. Toutefois, même si le royaume nordique a pris une avance certaine et pour tout dire considérable sur son audacieux objectif de 100 % de voitures zéro émission neuves à l’horizon 2025, les dernières marches semblent les plus difficiles à gravir.
Table des matières
- L’exemple de la Norvège
- La part des électriques encore en progression en 2023
- Top 10 des voitures les plus vendues en Norvège l’année dernière
- Les hybrides aussi…
- Vers une baisse plus forte encore des volumes ?
La part des électriques encore en progression en 2023
Alors que la part des électriques parmi les ventes de voitures neuves s’élevait déjà à un très confortable 79,3 % en 2022, elle a encore progressé en 2023 pour atteindre les 82,4 %. Tous les autres types de motorisations sont en déclin, qu’il s’agisse des essences (-1,3 % point en part de marché), les hybrides rechargeables (-1 point) ou encore les diesels (-0,6 point).
Le classement des véhicules les plus vendus (visible ci-dessous) est toujours aussi étonnant que les précédentes années avec une profusion de modèles électriques qui, pour la plupart chez nous, ne rencontrent pas le même succès et ne se vendent pas autant malgré des consommateurs bien plus nombreux. Sans grande surprise, le Tesla Model Y trône fièrement en tête des ventes. L’ID.4, que VW peine à vendre de manière générale, est 2ᵉ. Belle 6ᵉ place également pour le Mustang Mach-E qui est encore moins loin d’être un succès ailleurs. Pourtant, on note dans cette liste quelques anomalies qui vont illustrer la suite de notre propos.
Top 10 des voitures les plus vendues en Norvège l’année dernière
- Tesla Model Y : 23 088 unités
- VW ID.4 : 6 614 unités
- Skoda Enyaq : 5 740 unités
- Toyota bZ4X : 5 395 unités
- Volvo XC40 : 5 025 unités
- Ford Mustang Mach-E : 3 792 unités
- Toyota Yaris : 3 582 unités
- Toyota RAV4 : 3457 unités
- VW ID.3 : 3 141 unités
- Hyundai Kona : 2 991 unités
Les hybrides aussi…
Les anomalies en question, ce sont les deux Toyota apparaissant aux 7ᵉ et 8ᵉ place, des modèles qui n’existent pas en électrique et ne sont proposés qu’avec des motorisations hybrides (hybride rechargeable aussi pour le SUV). Le succès des Yaris et RAV4 ne se dément pas avec le temps, et cela pose souci. Nous disions que tous les types de motorisations étaient en déclin, ce n’est pas vrai pour l’hybride qui a gagné un peu en part de marché en 2023, très légèrement certes, avec +0,2 point.
Hausse des prix et des taux d’intérêt, introduction d’une taxe sur les voitures électriques coûtant plus d’un demi-million de couronnes (67 000 € environ) ou encore taxe sur le poids, le pouvoir d’achat des automobilistes norvégiens a été touché de plein fouet. De fait, ils ont eu tendance à moins acheter d’une part (baisse des immatriculations de 27 % par rapport à 2022) et à se détourner d’autre part pour certains vers les technologies hybrides et hybrides rechargeables plus accessibles (part de marché stable pour ces dernières en 2023).
Vers une baisse plus forte encore des volumes ?
D’où les questionnements de l’organisme en charge de partager le détail des immatriculations (OVF) : « la question est de savoir si les politiques n’ont pas pris un virage un peu trop brusque avec leurs nouvelles taxes sur les voitures électriques, car il sera difficile d’atteindre l’objectif selon lequel toutes les nouvelles voitures particulières devront être zéro émission à partir de 2025 ».
La situation est d’autant inquiétante que les prises de commandes sont particulièrement faibles en ce début d’année. Rien ne dit que l’objectif ne sera pas respecté en 2025, mais cela pourrait se faire au prix d’une très forte baisse des volumes. Un atout pourrait être la démocratisation des voitures électriques de catégorie inférieure aux prix plus agressifs, même si la plupart ne débarqueront pas avant 2025 minimum.
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