Qualité de l’air de l’Eurométropole, proche de l’A355

Atmo Grand-Est

ATMO Grand Est assure la gestion du dispositif de surveillance de la qualité de l’air dans la région Grand Est. ATMO Grand Est doit évaluer notamment les inégalités d’exposition (action 2 de du PRSQA). ARCOS s’est vue confier par l’Etat le financement, la conception, la construction, l’exploitation, l’entretien et la maintenance de l’autoroute A355 de contournement ouest de Strasbourg.

Atmo Grand-Est, publié le 20 juin 2023

L’A355 est une autoroute à péage contournant l’agglomération strasbourgeoise par l’Ouest, mise en service en décembre 2021.

A l’aide d’un outil de modélisation, l’évaluation de l’exposition de la population en 2022 a été réalisée sur le territoire de l’Eurométropole ainsi que sur les 12 communes situées à l’Ouest de l’Eurométropole, (Achenheim, Breuschwickersheim, Eckbolsheim, Eckwersheim, Kolbsheim, Lampertheim, La Wantzenau, Lingolsheim, Mittelhausbergen, Oberschaeffolsheim, Ostwald et Vendenheim), englobant le tracé de l’A355.

Les polluants concernés par cette étude sont le dioxyde d’azote (NO2), les particules de diamètre inférieurs à 10 microns (PM10).

Pour ce faire, le calcul de l’indication sanitaire simplifié nommé IPP (Indice Pollution Population) par classe de concentrations et global, à partir des données du reporting 2022, sera réalisé pour ces deux composés.

Conclusion

Concernant l’exposition des population :
En situation de référence 2019, des dépassements de valeurs limites de qualité de l’air sont observés
sur la zone d’étude touchant potentiellement 300 personnes. L’ensemble du territoire étudié présente
un dépassement des valeurs guides OMS 2021 pour les PM2.5, PM10 et NO2.
En 2022, les populations potentiellement exposées à des valeurs règlementaires diminuent. En effet,
il y a moins de 100 habitants potentiellement exposés à un dépassement de valeur limite de qualité de
l’air. Néanmoins, l’ensemble du territoire étudié présente encore des dépassements des valeurs guides
OMS 2021 pour les PM2.5, PM10 et NO2. L’exploitation de l’IPP (Indice Pollution Population) confirme
une diminution de l’exposition des populations entre 2019 et 2022 sur le domaine d’étude, et une
stabilisation pour les villages avoisinants l’A355. L’IPP global diminue de 15% pour le NO2, 3% en PM10
et 12% en PM2.5. L’exposition médiane de la population diminue de 15% pour le NO2, 3% en PM10 et
11% en PM2.5.

Concernant les concentrations de polluants en 2022 :
La simulation de la qualité de l’air en 2022 présente des résultats différenciés en fonction de la
localisation mais également en fonction du polluant.
En comparaison de 2019, la moyenne des concentrations polluantes diminue de 15% pour le NO2, 2%
en PM10 et 13% en PM2.5. Les concentrations polluantes diminuent sur le noyau urbain de
l’Eurométropole de Strasbourg et aux abords des axes autoroutiers et nationales, de la N4, de la D1083
et de l’avenue du Rhin. Une augmentation des concentrations est modélisée le long du tracé de l’A355
(non ouverte en 2019). Cependant les niveaux restent bien en deçà de la valeur limite réglementaire
et sont de nouveau proches du fond de pollution à 150 m de celui-ci
.

BioMonitor

Fondée dans le Grand-Est par deux docteurs écotoxicologues en 1997, la société s’est rapidement développée avec l’arrivée de techniciens, responsables techniques et chargés d’études pour atteindre son effectif actuel.

Les quatre communes que sont Duppigheim, Duttlenheim, Kolbsheim et Ernsolheim-sur-Bruche ont confié à l’entreprise lorraine BioMonitor l’analyse de leur air. Dans un premier temps, entre octobre et novembre 2021, soit avant la mise en service du GCO. L’axe était à l’époque encore en travaux.

Flavien Gagnepain, Publié le 10/03/2023, France3 Grand-est

Ensuite, les mêmes mesures ont été réalisées avec les mêmes capteurs pendant la même période un an plus tard, lorsque le GCO était ouvert.

“Nous avons voulu mesurer des contaminants que nous considérons comme traceurs de pollution associée au trafic routier” ; “On remarque un vrai changement de régime du dioxyde d’azote sur la zone, continue le responsable d’études. Avant, les quatre communes avaient le profil d’un contexte rural, voire périurbain. Mais depuis, c’est le même profil que ce qu’on observe à Strasbourg, donc typique d’un contexte urbain. Sauf que ce sont des communes à la campagne. Cela peut être directement lié à l’ouverture du GCO.”

Matthieu Bagard, responsable d’études chez BioMonitor.

On ne s’attendait pas à un résultat aussi catastrophique.

“Malheureusement, ce sont les résultats qu’on craignait et c’est inquiétant. Pour nous, c’est un choc parce qu’on ne s’attendait pas à un résultat aussi catastrophique. Surtout qu’on n’est qu’à un tiers du trafic attendu sur le GCO.”

Julien Haegy, Maire de Duppigheim

Les élus demandent plus d’études

“On attend de l’État qu’il prenne en compte les résultats et qu’il installe une station de mesure permanente sur nos communes. 10.000 personnes sont concernées. Pour nous, il est indispensable d’avoir des mesures qui permettront de définir les actions futures pour la santé des habitants.”

Alexandre Denisty, Maire de Duttlenheim

Les quatre maires concernés attendent également un abaissement de la vitesse à 90 km/h sur le tronçon limitrophe de leur commune, ainsi qu’une étude médicale à long terme pour connaître l’impact du GCO sur la santé les habitants.

Les quatre maires concernés attendent également un abaissement de la vitesse à 90 km/h sur le tronçon limitrophe de leur commune, ainsi qu’une étude médicale à long terme pour connaître l’impact du GCO sur la santé les habitants.